Titre : | Mishima, l'impossible sentiment d'exister ou l'écrivain malade des mots [Suivi d'une discussion] (2009) |
Auteurs : | RONDIER JP |
Type de document : | Article |
Dans : | ANNALES MEDICO PSYCHOLOGIQUES (4 vol 167, 2009) |
Article en page(s) : | 303-307 |
Note générale : | Bibliogr. |
Descripteurs |
[SANTEPSY] ART [SANTEPSY] LANGAGE [SANTEPSY] PSYCHOSE [SANTEPSY] RITE [SANTEPSY] SUICIDE |
Mots-clés libres: | JAPON ; MISHIMA Y |
Résumé : | Le suicide de Mishima, réalisé selon le rite traditionnel du seppuku, nous interroge. Mishima, lorsqu'il se suicide, est un écrivain reconnu sur la scène internationale et qui semble jouir d'une belle vitalité. Les témoignages biographiques et les écrits autobiographiques de Mishima indiquent combien il fut fasciné par la mort et montrent surtout l'impossibilité qui fut sienne d'accéder à un sentiment d'exister. Le coupable lui apparut être le langage qui dévorait la réalité avant qu'il ne puisse la vivre. Il tenta de mettre en oeuvre différents procédés afin de pallier ce manque à être. Le culturisme, l'engagement dans l'action patriotique s'avèreront des tentatives partielles et insatisfaisantes d'exister. Les chants patriotiques, ces formules stéréotypées scandées par les kamikazes et reprises par Mischima, pacifient son rapport au langage et lui apportent un temps un apaisement de cette douleur de vivre. Elles ne le détourneront en rien et serviront même le but qu'il s'est fixé d'une vérification ultime de l'existence au moment où l'on se donne la mort, où les forces vives se dispersent irrémédiablement. Nous nous attachons à interroger ce paradoxe : quelle fonction ont ces chants guerriers, formules banales, ritournelles pour Mischima, l'homme de lettres raffiné qui cherche dans la mort à se défaire de son statut d'écrivain en répudiant la plume ? [résumé d'auteur] |