Titre : | Quête de sens pour le malade, stress et anxiété démentielle (2023) |
Auteurs : | THOMAS PIERRE ; CHANDES GÉRALD ; HAZIF-THOMAS CYRIL |
Type de document : | Article |
Dans : | NPG : NEUROLOGIE, PSYCHIATRIE, GERIATRIE (133, 2023) |
Article en page(s) : | 34-42 |
Descripteurs |
[SANTEPSY] ANXIETE [SANTEPSY] DEMENCE [SANTEPSY] FONCTION COGNITIVE [SANTEPSY] MEMOIRE [SANTEPSY] STRESS [SANTEPSY] VECU |
Résumé : | Derrière les troubles du comportement du patient dément, le sens qu'il cherche à en donner est important à comprendre, pour contenir les situations anxiogènes pour lui, pour son entourage aussi bien familial que soignant. La progressivité de la maladie favorise l'émergence de stress, de tensions psychologiques entre le désir du malade et ce qu'il peut encore réaliser, entre ce qu'il perçoit et vit du réel et ce qui lui semble de plus en plus obscur. Ces tensions finissent par être marquées d'anxiété, le patient échouant dans ses entreprises pourtant autrefois réalisées avec aisance. Quatre stades de la maladie peuvent être distingués au fur et à mesure de l'évolution démentielle. Lorsque les troubles cognitifs sont peu marqués, mais que malgré les troubles phasiques, il reste au malade des possibilités de mettre en mots son vécu, il lutte de façon anxieuse pour se raccrocher au sens qu'il perçoit de son environnement en particulier humain. Un stade de plus, l'univers où son autorité s'inscrit, se rétrécit, le conduisant à une autorité et une emprise accrue sur ce qui fait encore sens pour lui : ce qu'il comprend, ce qu'il peut encore faire et ce qui étaye son identité. La maladie évoluant encore, le patient se réfugie dans un espace-temps restreint, tourné vers un passé pourtant révolu, empreint de vieilles habitudes, son habitat devient musée. Son environnement pour lui n'est plus qu'un petit monde. Il n'y a plus de place pour le changement et pour l'imprévu, impossibles à élaborer sur le plan psychique et donc trop anxiogènes. Une cassure existentielle apparaît lorsque ce petit monde lui-même n'est plus accessible à la fois en raison des troubles cognitifs et des maladies somatiques souvent associées. La porte est alors ouverte à la démotivation, à un lâcher-prise sur le monde relationnel et environnemental, à une régression qui, pour délétère qu'elle soit, atténue une anxiété devenue incontournable devant les menaces identitaires qui pèsent sur le patient. [résumé d'auteur] |
En ligne : | https://www.em-premium.com/article/1568530 |