Résumé :
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Depuis le début du XXe siècle, les anthropologues se sont intéressés aux questions de parenté dans les sociétés qu'ils observaient. Les liens de parenté entre les individus apparaissaient alors comme un invariant caractéristique de la société en question, et donc susceptibles d'une étude scientifique, voire d'une formalisation mathématique. Exposer sous forme de diagramme les liens de parenté d'un sujet avec ses parents biologiques, ses oncles et tantes, son conjoint, sa progéniture, ses frères et soeurs, voilà ce qui ressemblait à une démarche rigoureuse portant les sciences humaines au même rang que les sciences expérimentales. La notion de parenté a ainsi conquis ses lettres de noblesse dans le champ scientifique après s'être affirmée comme un élément central dans la sphère du droit : droit coutumier dans les société sans écriture, lois écrites dans nos sociétés de langue écrite. Dans le droit français, c'est le Code de la famille qui en définit l'exercice. La parenté est définie par une procédure précise nommée désignation des parents, qui souvent correspond à la réalité biologique de la conception de l'enfant, mais qui peut s'en distinguer plus ou moins complètement dans les situations d'adoption ou de procréation médicalement assistée. Pourquoi donc recourir à un autre vocable, parentalité ? Pour décrire l'être parent, cette fois non plus dans l'objectivité d'une règle coutumière ou de droit écrit, mais dans l'expérience subjective de devenir parent, c'est-à-dire s'attacher à l'enfant dont on a la responsabilité, que l'on en soit le parent biologique ou non, se sentir responsable de son développement physique et psychique, de son éducation, développer ses capacités à le comprendre et à répondre à ses besoins de toute sorte. Ce numéro aborde les aspects intrapsychiques de la parentalité, qui sont systématiquement explorés dans le travail psychanalytique, depuis les formes archaïques du triangle oedipien ou préoedipien, sans doute à l'oeuvre dès le début de l'existence extra-utérine, jusqu'à la constellation oedipienne génitale, qui constitue le coeur de la névrose infantile. [Résumé d'éditeur]
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