Titre : | Discours et psychotropes (2022) |
Auteurs : | FEYS JEAN-LOUIS |
Type de document : | Article |
Dans : | EVOLUTION PSYCHIATRIQUE (2 vol 87, 2022) |
Article en page(s) : | 193-205 |
Note générale : | Bibliogr. |
Descripteurs |
[SANTEPSY] DISCOURS [SANTEPSY] LINGUISTIQUE [SANTEPSY] PSYCHOTROPE [SANTEPSY] SOIGNANT |
Mots-clés libres: | LACAN JACQUES ; SCHOTTE JACQUES |
Résumé : | "L'action des soignants en santé mentale porte sur la pensée du patient et notre principal accès, à ces pensées, est l'écoute des paroles du patient. Il est important de distinguer, dans cette parole, la dimension de l'énoncé de celle de l'énonciation. Ceci est également valable pour la prescription des psychotropes. Cet article a pour objectif de repositionner la question des discours au centre des préoccupations en santé mentale et d'attirer l'attention des psychiatres et des autres soignants, sur le concept d'énonciation, que ce soit pour la question de la psychothérapie, mais aussi pour celle de la prescription de psychotropes. L'article opère un détour par la linguistique en retraçant son évolution : de l'associationnisme et des aires cérébrales des idées à la linguistique structurale et, plus récemment, à l'émergence de la distinction entre énoncé et énonciation. Cette distinction vient ébranler la discipline en y introduisant les questions du sujet et de la vérité. L'article mentionne ensuite l'influence de la linguistique en psychiatrie et rappelle que la question de l'énonciation était déjà présente dans les travaux de Jacques Schotte et de Jacques Lacan. La tradition psychiatrique n'a pas assez pris en compte cette question de l'énonciation. La sémiologie psychiatrique s'est principalement limitée aux énoncés et aux comportements des patients. Schotte, et surtout Lacan, ont tenté de formaliser l'énonciation et ont traité les questions consubstantielles : le sujet et la vérité. Comment la psychiatrie pourrait-elle intégrer la question de l'énonciation dans sa sémiologie ? Une typologie des discours permet-elle d'établir une sémiologie de l'énonciation ? Les soins (thérapie, psychotropes...) portent-ils d'avantage sur l'énoncé ou sur l'énonciation ? Les psychotropes ne constituent pas, en soi, le traitement d'une maladie mentale. Leur effet se marque sur l'énonciation de la personne et, éventuellement, sur ses énoncés. C'est une écoute précise de ce discours qui doit permettre de moduler la durée et la dose des psychotropes. Ces derniers peuvent agir sur les possibilités de discours ; ils doivent libérer la parole de telle sorte qu'une pensée (délirante, obsessionnelle, mélancolique ou autre) cesse d'être gênante ou envahissante. [Résumé d'éditeur]" |
En ligne : | https://www.em-premium.com/article/1524835/article/discours-et-psychotropes |