Titre : | Les hallucinations en neurologie (2014) |
Auteurs : | FENELON G |
Type de document : | Article |
Dans : | Pratique neurologique (5, 2014) |
Article en page(s) : | 277-286 |
Descripteurs |
[SANTEPSY] DEMENCE [SANTEPSY] EPILEPSIE [SANTEPSY] HALLUCINATION [SANTEPSY] ILLUSION [SANTEPSY] PSYCHOSE |
Résumé : | Les hallucinations dans une modalité sensorielle sont associées à une activation du cortex sensoriel correspondant. À partir des situations observées en neurologie, on peut schématiquement en distinguer plusieurs mécanismes. Une activation directe du cortex sensoriel (naissant in situ ou propagée) est à l’origine des hallucinations de la migraine et de l’épilepsie. Les « psychoses » épileptiques ont des mécanismes débattus et peuvent poser des problèmes diagnostiques. Une désafférentation peut favoriser des hallucinations, selon des mécanismes mal connus, l’hypothèse d’une « levée d’inhibition » étant à présent écartée. Ce groupe d’hallucinations comporte le syndrome de Charles Bonnet (dans le sens d’hallucinations visuelles associées à une ophtalmopathie), les hallucinations par lésion aiguë des voies visuelles rétro-chiasmatiques, les hallucinations, en particulier musicales, associées à la surdité. Une dissociation des mécanismes du rêve et du sommeil est à l’origine des hallucinations hypnagogiques ou hypnopompiques des sujets normaux ou des patients atteints de narcolepsie. Des « états dissociés » prolongés peuvent produire un onirisme au cours de situations diverses, par exemple les formes sévères de syndromes de Guillain-Barré. Les maladies neurodégénératives s’accompagnant d’hallucinations sont surtout la maladie de Parkinson et la démence à corps de Lewy. Des hallucinations et autres phénomènes « psychotiques » sont néanmoins possibles dans l’évolution de la maladie d’Alzheimer, et de certaines formes génétiques de démence fronto-temporales où elles peuvent être précoces. Enfin, un dysfonctionnement diffus de systèmes de neuromédiateurs peut produire des hallucinations, par exemple sous l’effet de médicaments ou encore lors d’encéphalites auto-immunes. On peut en rapprocher les troubles psychotiques des erreurs innées du métabolisme. |