Résumé :
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[...]la transgression incestuelle ou incestueuse (distinction évoquée dans une contribution ci-dessous) ne porte pas la même signification symbolique, ne pèse pas du même poids de culpabilité ou de responsabilité, selon le milieu social ou culturel où elle se produit. En effet, quête de jouissances interdites, esthétisation de la ' consommation ' délictueuse, tentation de surplomb des lois et de l'éthique dans un cas, dans l'autre, expression de l'attente d'une jouissance de proximité et de promiscuité, teintée de culpabilité et d'humiliation, s'éteignant finalement dans les cendres d'un désir de fusion primaire, régressif et illusoire. Ainsi donc, 'inceste bourgeois et inceste prolétaire' cohabitent sans se confondre et trouvent à s'exprimer dans les cabinets d'avocats, de psychiatres ou de psychanalystes. Ou alors dans l'édition, quand le traumatisme aura été géré, assimilé, voire parfois transfiguré... Ces considérations générales ne visent en rien à diluer dans l'analyse sociologique les pesanteurs et la malfaisance des comportements incestueux, éminemment pathologiques, ni les effets destructeurs de la pulsion violente et agressive conduisant à la paralysie des aptitudes à créer des liens affectifs ou sociaux et à les entretenir.[...] [Extrait du texte d'auteur]
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