Titre : | Foisonnement imaginaire et délire paraphrénique dans La Tempête de Shakespeare (2021) |
Auteurs : | BREMAUD NICOLAS |
Type de document : | Article |
Dans : | ANNALES MEDICO PSYCHOLOGIQUES (10 vol 179, 2021) |
Article en page(s) : | 895-900 |
Note générale : | 39 réf. bibliogr./Photogr. |
Descripteurs |
[SANTEPSY] DELIRE [SANTEPSY] IMAGINAIRE [SANTEPSY] PARAPHRENIE [SANTEPSY] PSYCHANALYSE [SANTEPSY] THEATRE |
Mots-clés libres: | SHAKESPEARE WILLIAM |
Résumé : | Rendre compte, à travers la figure de Prospero (le 'magicien' de La Tempête de Shakespeare) de la spécificité clinique de la paraphrénie fantastique : imaginaire débordant, luxuriance du délire aux thématiques fantastiques et cosmiques, 'diplopie' entre le monde imaginaire et le monde réel (H. Ey), dimension mégalomaniaque, etc. Méthode : Une revue de la littérature nous donnera les éléments essentiels pour appréhender la singularité et la personnalité de Prospero. Ces éléments nous amèneront logiquement à dire quelques mots sur la paraphrénie – et, plus spécialement, dans sa forme dite 'fantastique' – en prenant nos références à la fois dans le champ de la psychiatrie (H. Ey) et celui de la psychanalyse (J. Lacan). Nous terminerons enfin en mettant l'accent sur deux aspects fondamentaux de la paraphrénie qui apparaissent assez clairement chez Prospero : l'identité d'exception, et le foisonnement imaginaire. Résultats : Si le personnage de Prospero, bien entendu, ne peut être considéré comme un 'cas' clinique, la complexité du personnage, l'intelligence de Shakespeare, son sens de l'observation 'clinique', nous invitent à lire La Tempête comme le délire paraphrénique d'un duc détrôné, animé par la vengeance, persuadé de commander aux Esprits et à la Nature. En outre, on saisira également le 'pouvoir' du délire paraphrénique, en ce qu'il permet de mettre à distance et de contrôler un Autre persécuteur. Discussion : La discussion porte sur ce qui viendrait signer la structure de la paraphrénie fantastique d'un point de vue psychiatrique et psychanalytique, entre autres, la formation d'une identité d'exception aux couleurs mégalomaniaques, la toute-puissance et l'omnipotence, la ' diplopie ' du monde réel et du monde imaginaire, le foisonnement imaginaire, la luxuriance du délire, le 'consentement à la jouissance de l'Autre' (Maleval). Conclusion : Shakespeare nous a donné, dans son oeuvre immense, une palette importante de 'personnages psychopathiques à la scène' – pour reprendre un titre de Freud – avec une finesse 'clinique' quasi inégalée. C'est le cas pour Le roi Lear , pour Othello , Macbeth , Hamlet , Richard III , Timon d'Athènes , Titus Andronicus , et bien d'autres encore. Prospero, à notre sens, peut s'inscrire dans cette lignée. L''hypertrophie du Moi', le foisonnement imaginaire, les thématiques grandioses déployées, le démiurge et le théurge incarnés donnent le sentiment – avec nos repères actuels – d'assister en un certain sens au développement d'une paraphrénie fantastique. [Résumé d'auteur] |
En ligne : | https://www.em-premium.com/article/1489023 |